Sagesse ratée – II

Définition, quantification et mise au point

Pour lire la première partie: Sagesse ratée I


La crise de l’humanité, me semble-t-il, et à peu près, le fruit de la confrontation des choses et des causes simples. Une raison ne peut jamais être simple. Par contre l’usage qu’on en peut faire risque d’être extrêmement limité, c’est nous qui somme simples de ce fait !

La raison humaine, et personne ne peut le nier, est infinie. Elle a besoin pour qu’il ait cette valeur et la conserve, d’une alimentation tant riche qu’utile ! En plus, elle doit s’auto-renouveler à partir de ses ingrédients. Aucun étrange élément ne peut l’alimenter positivement : le sort d’une belle fleur qui combattait les saisons pour s’embellir et embellir ses environs, est tragique. Elle peut être arrachée, en un clin d’œil par un petit enfant inconscient ou par une grande personne paradoxalement inconsciente des efforts qu’a émise cette plante avant qu’elle devienne fleur.
Celui qui arrache une fleur est décidément un élément extérieur, étrange. De même, une grande personne ou un petit enfant conscient de l’essence de cette fleur, peuvent être, ce qui est pire encore, pragmatiques !

Pragmatiques au sens qu’ils sont eux même alimentés d’une espèce d’admiration destructrice : une fleur finit toujours par mourir : arrachée ou non, elle va mourir. C’est tout comme l’homme qui ne peut concevoir la vie que comme l’ultime et l’inéluctable mort, qu’il l’attend quelque part.
De ce fait, le seul motif qui, selon lequel une personne a comme sort de se détacher volontairement ou non de la vie, montre à quel point s’auto- renouveler, pratiquement, a le pouvoir de rendre toute raison humaine favorablement autonome et donc indépendante de son environnement ; même de l’environnement imaginaire voire illusoire, irréel.

Nous somme, existentiellement, menacés par l’horrible péché des erreurs. Notre capacité de faire des erreurs est considérable, à tel point que commettre des erreurs peut être une action pertinemment correcte que celle d’avoir raison et/ou faire du raisonnable. Ce qui est contradictoire, en effet, c’est qu’une erreur peut être facilement commise qu’un acte de justice par exemple !
Les erreurs ont, de ce fait, une valeur manipulatrice. Une valeur manipulatrice est une contradiction, dans la mesure où une valeur ne peut être admise en raison de ce que peut entrainer sa mise en œuvre arbitraire; par contre, elle ne devrait être admise que lorsqu’elle soit mise correctement en œuvre.

Tableau de Matisse Art Gallery intitulé: Sagesse Manuscrite

En cas de disponibilité de la raison, toute volonté qui insiste sur l’orientation : conseiller, à titre d’exemple, sera jugée de lacunaire au niveau de sagesse. Conseiller à un moment inconvenable est une insulte. Malgré le niveau éthique offrant la probabilité d’acceptation d’un conseil, c’est-à-dire, abstraction faite des façons favorablement adoptées pour s’adonner au geste du conseil de manière correcte, il est de même probable que le type d’une façon ne peut être utile au cas où la précision temporelle et donc psychologique n’est pas prise en considération.

La personne à qui s’adresse celui qui conseille, peut ne pas manifester son refus à l’égard du discours qu’on lui adresse malgré lui. C’est possible quand cette personne est elle-même inconsciente. C’est-à-dire qu’elle n’a pas remarqué au temps juste que ce soi-disant sage, a pu, quant il a osé lui adresser ses annoncés, transgresser des valeurs universelles qui sont la liberté personnelle, l’indépendance et la dignité.
C’est tout comme si on demande à un amant d’oublier la femme qui, grâce à elle, il a connu l’amour ; ou comme si on demande à un enfant de rester dans sa chambre jusqu’à ce que Dieu hérite de la terre ! En effet, personne ne peut nier qu’il peut exister des rhéteurs et des spécialistes de développement personnel, du discours, de la manipulation…qui peuvent correctement convaincre cet amant que la femme qu’il aime, ne mérite-elle pas tout cet amour aveugle. On peut dès lors lui présenter une série d’arguments jusqu’à ce qu’il arrive à remettre en question la validité de son idée et donc de son amour falsifié qu’il ressent à l’égard d’une salle prostituée qui n’est que sa belle reine d’autrefois, c’est-à-dire après une heure de conversation et d’argumentation, nourries de conseils implicites, le patient sera obligé de changer de sa personnalité si elle en avait une !

De ce fait, une personne qui a pu accepter et donc écouter les conseils, les appliquer, ou tout simplement, ce qui est pire, croire en ces conseils, alors qu’ils ne sont que des suggestions dont l’origine n’est pas forcément basée sur du vrai et du réel ne dispose d’aucune garantie ! Peut-on dans ce cas là lui garantir une attitude favorable à l’égard d’elle-même et des autres, la société, voudrais-je dire? Si non, conseiller à son insu est, sans doute, une des erreurs qui tuent tragiquement la sagesse!

Un sage ne peut et ne doit pas commettre des erreurs, sinon il perd de sa sagesse, et une sagesse relative- dans la société humaine- n’est qu’une grande intelligence ! Ce qui est pratiquement n’est pas notre sujet.

َ...A suivre

Sagesse ratée – II

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