Inflation, chômage, sècheresse

Le Maroc arrivera-t-il à ressortir indemne de cette épreuve

Avant Propos

Wali Bank Al Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahiri, a déclaré en 22 juin, que le taux d’inflation atteindra 5,4% cette année un record jamais atteint depuis 1995. Il en est de même pour les Etats-Unis qui a comme taux d’inflation 8,6 % en mai, 2022 (selon le ministre de Travail) du jamais vu depuis décembre 1981. Ces statistiques dévoilent la situation critique et les carences incontestables de l’économie mondiale ; notamment celle des pays en voie de développement tels que le Maroc.

Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale du Maroc

Ce dernier, est également touché lourdement par le spectre de la sècheresse, durant cette année. Soulignant que la pluviosité est un facteur inévitable pour la croissance du pays en permettant ainsi de réaliser un taux de croissance suffisant pour assurer le développement du pays, chose qui entraine ipso facto une diminution de chômage. Dans ce sillage, le chômage renvoie à un dilemme qui ne cesse de proliférer pour atteindre les 20% dans le rang des jeunes diplômés, au Maroc, particulièrement après la crise sanitaire. L’ensemble de ces indicateurs nous mène systématiquement à nous poser les questions suivantes : le renchérissement des carburants joue-t-il un rôle primordial dans l’aggravation de l’inflation au Maroc ? Le royaume peut-il faire face à un taux de chômage alarmant notamment avec le lancement de plusieurs programmes qui portent sur l’entrepreneuriat ? et dorénavant la sècheresse influencera-t-elle à long terme le mode de vie des Marocains ?

Inflation

En 2015, le Maroc a décidé de libérer le marché des carburants et de supprimer les aides accordées à ce secteur qui avaient comme valeur 50 milliards MAD. Une décision qu’était au profit des entreprises qui opèrent dans ce secteur sur plusieurs niveaux, à savoir la multiplication des taux d’investissement, des bénéfices exponentiels et tant d’autres avantages. Sans oublier, l’impact positif sur le côté social, à travers la création des opportunités de travail et l’implantation de nouvelles stations d’essence partout au Maroc.

En revanche, cette libération va permettre à ces entreprises d’atteindre des marges bénéficiaires significatives, au détriment du consommateur, afin de réaliser des profits importants par rapport à la période d’avant libération, et cela se manifeste avec l’entreprise TotalEneriges qui est passée d’une marge de 3.1% à 8.2%.

En outre de la libération, le Maroc en 2015 avait vécu la faillite et la fermeture de l’entreprise LA SAMIR ; la seule entreprise qui opère dans le raffinage du pétrole au Maroc. LA SAMIR représente un élément essentiel de la souveraineté énergétique du pays avec une capacité de stockage qui dépasse 2 millions mètres cubes. Cette entreprise a accumulé des dettes de 40 milliards MAD soient 4 milliards de dollars à cause, principalement, d’une stratégie d’investissement mal orientée faite par les propriétaires saoudiens. Subséquemment, le Maroc a perdu l’un de ses atouts immunitaires contre la recrudescence du cout de vie.

LA SAMIR, la seule et unique raffinerie pétrolière au Maroc fermée depuis 2015

En effet, la conjoncture versatile de la scène internationale notamment la guerre russo-ukrainienne ainsi que les reliquats de la crise sanitaire ont bien exacerbé cette situation défaillante. Cette esquisse assez sombre implore alors les dirigeants à passer à l’action en visant les citoyens les plus touchés à l’instar des pays européens qui ont pu octroyer des aides au profit des foyers modestes sous forme de chèques d’énergie à titre d’exemple.

Le chômage

Selon le HCP, plus d’un jeune sur quatre âgés de 15 à 24 ans (26% ou 1,5 million) au niveau national ne disposent pas d’un travail, ne vont pas à l’école et ne suivent aucune formation processionnelle. Ces données inquiétantes poussent le Maroc a opté pour des programmes d’entrepreneuriat à savoir : AWRACH, INTELAKA et FORSA. Ces derniers portent sur des projets de financement au profit des jeunes porteurs de projets ayant 18 ans et plus avec des conditions qui diffèrent d’un programme à l’autre. Le dernier programme lancé par le gouvernement, est celui de FORSA qui a comme enveloppe budgétaire globale 1,25 Milliards de dhs, et il est géré par la SMIT (Société Marocaine d’Ingénierie Touristique).

L’avantage principale de ce nouveau programme est que les projets ne seront plus garantis ni par la CCG (Caisse Centrale de la Garantie) ni par des nantissements à l’inverse d’INTELAKA. Sans oublier, le taux d’intérêt de 0% (il sera supporté par l’Etat). Cependant, ce programme est bien critiqué au niveau de la somme dédiée à sa communication qui dépasse 20 millions dhs au lieu de l’injecter pour renforcer sa stratégie d’accompagnement. Et également au niveau de la société tutelle de ce projet (la SMIT) qui est supposée se focaliser, en priorité, sur le volet touristique du pays. Ainsi, AWRACH, INETLAKA et FORSA sont des programmes ayant l’objectif de faire entreprendre les jeunes afin de diminuer le chômage. Mais les jeunes marocains considèrent-t-ils ces initiatives comme un moyen d’entreprendre ? ou juste une source d’argent à ne pas rater vu les avantages multiples qui se présentent à eux ?

La sécheresse

Selon le dernier rapport de suivi de la banque mondiale qui traite la situation économique au Maroc : l’économie enregistrera un net ralentissement en 2022, avec un taux de croissance prévu de 1,3 %. Cela est due principalement à une période de sècheresse conséquente pendant ces dernières années, malgré les efforts fournis par le Maroc en construisant plusieurs barrages. Ce stress hydrique a des conséquences réelles en termes de consommation annuelle par personne en passant de 2 560 m3 à 620 m3 entre 1960 et 2020. Et ainsi son impact direct sur la vie quotidienne des marocains qui sont entrain, déjà, de ressentir la dangerosité de la situation notamment après le discours du roi.

L’un des barrages marocains

Pour conclure, le Maroc traverse une année bouleversante après la crise sanitaire. Cela se manifeste par les taux d’inflation qui sont en augmentation notamment avec la guerre russo-ukrainienne. Le fait qui provoque l’aggravation de plusieurs indicateurs macroéconomiques en guise d’exemple : le chômage. Vient s’ajouter à cela l’impact inévitable de la sécheresse qui ne cesse d’empiéter l’équation d’une croissance économique forte.

Inflation, chômage, sècheresse

حنان حور

Etudiante d'économie.

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